dimanche 31 juillet 2011

Sira et le sorcier






Il était une fois dans la savane Ouest Africaine une belle fille. Elle s’appelait Sira. Sira était belle comme l’aurore. Elle avait les dents blanches on dirait du coton au soleil. Sira avait un cou droit, une poitrine bien dégagée. Les perles qu’elle portait autour de ses reins chantaient et louangeaient sa beauté et son charme. Bref Sira était tout ce qui peut évoquer chez un homme l’envie de la posséder, de l’épouser, de la garder jalousement au fond de sa case.
Quand Sira était enfant, elle avait un ami du nom de Bani. Bani et Sira avait grandi ensemble et étaient très proches. le village les appelait mari et femme s’était tissé une certaine connivence entre les deux familles. Elles s’assistaient mutuellement pour bonnes et aux mauvaises causes.
Les deux enfants s’étaient aimé et lorsqu’ils sont devenu grands tout le monde au village a compris le sens de leur amour a décidé de les marier. les nonces furent célébrées avec la bénédiction de tous les parents et dans la foie des amis. Mais, il y avait une seule personne qui n’avait pas pu contenir sa jalousie vis-à-vis de ce jeune et beau couple. Il s’agit du sorcier Tura. Tura était très fort dans l’art occulte. Il avait comme compagnon de tous les jours Satan en personne. La présence de ce compagnon de malheur se manifestait par les faits suivants : Tura était toujours survolé par le vautour à la couronne blanche. Il avait toujours les yeux rouges et ne dormait jamais le jour.
Lorsque les noces furent célébrées, Tura entra en action. Sira eu la nuit conjugale de terribles maux de tête. La deuxième nuit, les maux de tête persistaient ainsi que la troisième et la quatrième nuit. A la cinquième nuit, aux maux de tête virulents s’ajoutaient les maux de ventre que Sira sentir jusque dans le dos et dans ses hanches. Elle transpirait, criait, pleurait, souffrait. Sira fit appeler sa mère à qui elle tint ce langage :
- mère, peux-tu m’aider à trouver un remède à mes maux ?
- ma fille, je vais réunir tous les marabouts et sorcier de notre contrée. Si je dois y mettre toutes mes économies, je le ferai pour toi mon unique enfant chérie.
- maman, la famille de mon mari commence à perdre patience, je te prie de sauver mon amour et mon mariage.
- je le ferais, mon enfant, et s’il le faut , je sacrifierai ma personne pour lever ce malheur qui te frappe.
La mère de Sira réunit alors tous les marabouts et sacrifia la quasi totalité de son troupeau de bovins. L’opération ne fut couronnée d’aucun succès. Elle répéta quatre fois. Rien. Sira la fit appeler encore. Ses douleurs persistaient. Elle était devenue très maigre et avait perdu tout son charme à cause de la maladie. Ses belles soeurs avaient commencé, contre elle, une vaste campagne de délation. " Quelle est cette quenouille qui est toujours couchée sur un lit de mort ? "





Une semaine plus tard, la famille du marié envoya le griot en le chargeant de faire lever le mariage de Sira et Bani. Le mariage n’était pas consommé, la famille de Sira était tenue rembourser les frais essentiels prévus à cet effet. Sira fut emportée la même nuit, comme un bébé à califourchon, dans la case de la mère. Elles pleuraient toute la nuit ensemble. Sira jura alors d’épouser l’homme qui la guérira de ses maux. Sa mère lui dit :
-ma fille, j’ai dépensé toute ma fortune pour ton bonheur. Je le jure sur mes ancêtres que tu épouseras l’homme que tu aimes.
La nouvelle du divorce annoncée, Tura le sorcier se présenta très tôt le matin devant la case de la mère de Sira. On sentit sa présence à cause de son odeur nauséabond et du vol des vautours. Il rassura la mère et la fille de ses bonnes intentions de mariage et de la recherche du bonheur de Sira. La mère lui dit :
- Ma fille est malade, détruite et elle ne peux même pas se tenir debout.
- Ce n’est pas un problème, dit le sorcier, je le règle en trois jours sinon je quitte ce village et vous n’entendrez plus jamais parler de moi.
Sira qui entendait tout ce dialogue au fond de la case avait déjà pris sa décisions
- mère, j épouserai cet homme s’il me guérie.
La mère qui n’était pas d’accord du choix de l’autre accepta mais ne baisse pas les bras. Aussitôt que le sorcier a commencé le traitement la mère couru voir son frère et lui dit :
- Mon unique bébé doit épouser cet homme crapuleux. Je te prie de faire quelque chose.
- Ma soeur, dit l’oncle, que la volonté des ancêtres soit faite. Jamais notre famille n’a fait du mal à personne, que cela nous soit reconnu.
Sira fut guérit par le sorcier Tura qui annonça son mariage avec beaucoup publicités. Il se moquait de tous ces devins et autres chasseurs dont les efforts de conquête ont été vain.
Le jour du mariage arriva. on ne vit aucun vautour dans le ciel et il eut grande tornade qui chassa les convives. Le sorcier piqua une vive colère se retira au fond de sa case et dormit lorsqu’il se réveille, le soleil était au zénith. Il bondit de sa case, aucun vautour. Sira était là, assise entourée de quelques vieilles femmes qui survivaient grâce aux nombreuses cérémonies de mariage, baptême et funérailles. La nuit tombée, Tura se précipite au fond de la case pour consommer son mariage. Sira fut préparée et cela pour le sorcier. Lorsque la jeune épouse fut déposée dans son lit, il se précipita, se déshabillait et voulu tout de suite la consommer. Mais, il constata sur le champ qu’il n’avait rien entre les jambes. Il s’étonna, réactiva le feu qui éclairait la case. C’est ainsi que Sira se rendit compte que son mari, n’avait rien entre les jambes. Elle tenta de lui tenir des propos rassurant mais il ne voulait rien savoir. Il la traita de sorcière et jura de se venger. Sur le champ, il la répudia et quitta le village dans la même nuit.
Sira ainsi guérie épouse à nouveau Bani et ils eurent de beaux enfants.




     

samedi 30 juillet 2011

Le trésor et son chemin









Ceci est l’histoire inconnue du long voyage de la Fée et du Magicien.

Il est étonnant que cette histoire n’ait pas traversé les âges. Peut-être certains ne l’ont-ils pas jugée digne d’intérêt. Ou peut-être que cette histoire devait encore s’écrire.

L’Enchanteur ne connaissait pas encore très bien la Fée. Il était fasciné par sa beauté intérieure, une beauté tellement grande que sa beauté physique ne lui était pas encore apparue.

L’Enchanteur avait entendu parlé d’un Trésor. Un Trésor dont on disait qu’il était au-dessus de tous les autres. Il en parla à la Fée, longuement. « Lorsque l’on atteint ce Trésor, les étoiles s’arrêtent de briller, les ruisseaux et les rivières remontent vers leurs sources, l’Océan se vide de toutes ses eaux » « Ce Trésor est tellement beau que personne ne veut croire qu’il existe ».

De plus les Méchants essayaient de convaincre la Fée que ce Trésor ne pouvait exister. Et la Fée hésitait. Ce qu’en disait le Magicien lui semblait tellement beau qu’elle avait envie de partir avec lui, là où personne n’avait jamais été, là où personne ne voyait de route, là où personne n’envisageait de partir.

La Fée elle-même ne voulait pas croire le Magicien. D’abord, elle avait déjà entendu parler de trésors et ces trésors l’avaient brûlée plusieurs fois, ou bien avaient disparu au moment même où ils étaient à portée de main. Ce que lui disait le Magicien était bien trop beau pour être vrai. Et puis le Magicien était…un magicien. Il vivait dans son monde et il semblait à première vue très difficile de pénétrer dans ce monde. Et puis le Magicien …ne voulait pas la convaincre car il considérait que convaincre était retirer de la liberté.

Finalement la Fée décida de partir avec le Magicien. Se disant qu’il serait toujours temps de rebrousser chemin le jour où elle aurait la confirmation que le Magicien ne racontait que des choses irréelles. Il racontait par exemple qu’il était possible de parler dans une boîte et d’être entendu à des kilomètres, plus loin que les yeux ne peuvent voir. Et il affirmait que l’on pouvait de même entendre l’autre dans cette boîte. Ce Trésor devait être un mirage de plus. C’est avec beaucoup d’hésitations qu’elle accepta de partir car tout le monde sait que ne pas trouver un Trésor que l’o cherche longtemps est une aventure douloureuse.

C’est ici que les récits deviennent flous, et il est difficile de faire la part de la vérité et des exagérations. On dit que la Fée et le Magicien virent un ruisseau de feu, on dit qu’ils entendirent les rochers se lamenter de la vitesse à laquelle poussaient les plantes, eux qui mettaient quelques milliers d’années à grandir de quelques centimètres, on dit qu’ils virent les montagnes danser parce qu’elles ne les avaient pas vus, on dit que tant la Fée que le Magicien furent émerveillés. Et le plus incroyable ne fût pas que chacune de ces découvertes les faisaient découvrir l’autre. Car chacune des merveilles était vue par l’un alors que l’autre ne les voyait pas. Et une fois l’un, une fois l’autre expliquait avec bonheur et avec joie à l’autre ce qu’il avait vu.

La Fée n’avait pas oublié le Trésor. Elle s’inquiétait. Le Magicien lui était absorbé par ce qu’il voyait.

Seul un dialogue a traversé le temps, faisons silence dans nos cœurs et dans nos âmes pour bien écouter :

La Fée : « Le Magicien, parfois je vois des signes que ce Trésor existe, parfois je vois des signes qu’il n’existe pas. Je commence à douter fortement »
Le Magicien « La Fée, ces rochers dont tu m’as répété les paroles, ces montagnes que je t’ai décrites dans leurs danses folles, les aurions-nous vues si nous n’avions pas cherché le Trésor ? Est-il dès lors important de trouver ce Trésor. L’important, n’est-il pas de le chercher ? N’est-ce pas parce que nous le cherchons que nous découvrons des choses incroyables, que nous nous faisons découvrir des magies insoupçonnables »

De ce dialogue, nous pouvons déceler à quel point la Fée et le Magicien étaient différents. Le Magicien se contentait du Chemin. Qu’importe le Trésor, du moment que la Route en vaut la peine ? La Fée elle pensait autrement. Elle se disait « Qu’importe la Route, c’est le Trésor qui doit valoir la peine »


L’histoire aurait pu se terminer là. Seul le Magicien aurait été satisfait.

Elle ne se termina pas là.

Un jour, après un temps dont le comptage serait hasardeux, le Trésor apparût. Ni la Fée, ni le Magicien ne s’en rendirent compte au début. Puis la Fée se rendit compte qu’ils avaient atteint le Trésor. Elle le fit remarquer au Magicien et ils furent pris dans un tourbillon, les étoiles clignotèrent, le Soleil trembla, l’Océan éternua.




Certains d’entre nous négligent le Chemin qui les mène vers le Trésor, d’autres négligent le Trésor qui leur fait prendre ce même Chemin. Alors que le Trésor et le Chemin sont indissociables et qu’ils ne sont beaux que l’un par l’autre.


 


Mars 2005







Il était une fois un paysan





Il était une fois un paysan qui possédait malgré sa pauvreté une petite ferme, un potager et un unique boeuf. Sa ferme très délabrée était faite de vieilles planches de bois qui moisissaient. Elle était constituée de deux pièces. La première était celle où, autrefois, il y avait l'étable qui pouvait accueillir une dizaine de boeufs. Maintenant il n'en reste plus qu'un car les autres, le paysan les avait tous vendus pour quelques sous. La deuxième pièce était celle où le paysan dormait, mangeait et se lavait. Le potager ne donnait pas beaucoup de légumes car la terre n'était pas fertile.


Mais le paysan en vivait en les vendant au bourg voisin. Cette maison était située en plein milieu d'un marécage remplit d'animaux bizarres (On disait que des trolls habitaient dedans) et de trous de vase de six mètres de profondeur ou de sables mouvants qu'on repérait difficilement. Il était lugubre ? surtout la nuit. Le marécage était, en été, asséché et laissait apparaître des algues d'eau douce sèches. Comme c'était l'été, on pouvait voir comment cette ferme flottait sur l'eau. Cette maison et son potager ne flottaient pas, mais étaient aménagés sur un talus de pierres et de terre qui avait été construit par le paysan.
Cette ferme qui ressemblait à une maison retranchée était reliée par un ponton qui aboutissait à un portail grinçant qui faisait office de sonnette. On pouvait voir aussi que les rives du marécage étaient entourées de buissons et d'arbres.
Mais cette maison n'était pas gratuite, il fallait payer beaucoup d'impôts et le paysan se perdait dans ses comptes. Bien que sa ferme soit située sur un terrain peu cher il dépensait presque tout son argent en nourriture. Il ne lui en restait plus pour payer les terres.

Un jour, par un beau temps d'été le roi, accompagné de ses experts comptables et de son escorte, lui rendit visite ; le paysan lui fit part de sa situation financière et de sa pitoyable vie.
- Je vois, je vois.. Mais vous avez oublié quelque chose, comptable, dit le roi. L'un de ses comptables s'avança vers le paysan et dit : - En effet vous avez oublié de payer les taxes de nourriture, celles sur le terrain et celles sur le droit de cultiver les terres : ce qui nous donne un total de onze mille écus !!! - T..t..tant que ça ! ! ! ? S'écria le paysan. - Oui tant que ça, et même si vous vendez tout ce que vous possédez, mais il reste une dernière chance car j'ai entendu parler d'un objet ou d'un animal qui pourrai vous donner ce que vous désirez... dit le roi d'un ton évasif. - D'accord j'y cours tout de suite... Mais c'est où ? - Cela se trouve en plein désert et il faudrait aussi gravir une montagne, mais même le plus insensé des fous ne se risquerait pas à le faire, dit le roi avec un petit rire. - Eh bien, je suis fou et je vais le faire, dit-il bien déterminé. - Soit, soit, allez-y mais dépêchez-vous, je commence à m'impatienter. Sur ce, le paysan décida de partir la nuit même...
Le soir approchait et les heures paraissaient des jours entiers. Cependant il s'était préparé : Il avait attelé sa charrette avec son dernier boeuf. Il avait monté dessus une tente triangulaire et rembourrée de paille et d'herbe sèche. Il s'était habillé chaudement et il avait préparé une tenue d'été ( il ne faut pas croire qu'il fait toujours chaud dans un désert). Il avait pris également un tonneau d'eau qu'il avait rempli de morceaux de glaces volés dans la glacière royale. A l'intérieur de la tente il y avait tout ce qu'il fallait : une couchette, une cheminée en terre cuite, quelques vêtements de rechange, plus les livres qui étaient cachés sous la charrette. "Bon, se dit le paysan, à mon avis tout ce bric-à-brac doit suffire."




Enfin il se décida à partir et ouvrit le portail. Après un long moment, il prit un chemin bordé d'arbres puis tout à coup la lanterne s'éteignit. Lorsqu'il la ralluma, à sa grande surprise, il était en plein désert. En vérifiant sur la carte, il vit que le chemin aboutissait directement au désert. Il rangea sa carte, s'allongea sur sa couchette et s'endormi.

Il se réveilla quelques heures plus tard, il faisait toujours nuit, et en sortant de la tente pour s'asseoir sur le banc du conducteur, il vit une silhouette à quelques mètres de la charrette. Le paysan l'arrêta, puis avança la lanterne pour mieux voir. Deux yeux reflétaient la lumière de la lanterne. Ils s'avancèrent et le paysan s'écria :
- Ha... Un chat ici ? - Oui un chat mais pas n'importe lequel : je suis Zic-Zac, dit le chat. - Connaît pas, drôle de nom, mais en tout cas, je suis content d'avoir un invité qui parle. Je suis un peu seul. Puis-je t'inviter pour le repas, tu sembles avoir faim. - J'allais justement te le demander, cela fais longtemps que je n'ai pas mangé, dit le chat affamé. - Bon, qu'est-ce que tu veux ? ...

Après un somptueux repas et un bol de lait ? le chat dit :
- Veux-tu que je t'aide dans ta quête ? - D'accord mais comment ? Et le chat lui donna une petite clef en or. - Ton dîner était excellent, et pour te remercier je te la donne : c'est une clef magique, ou si tu préfères, c'est une clef passe partout. Je te donne aussi cette petite boîte (c'était une boîte en forme de pyramide incrustée de pierres précieuses). Elle te transportera là où tu veux à condition que tu sois à l'intérieur du bouclier... - Et comment fonctionne-t-elle cette boite ? Le chat ? Le chat ? Mais le chat était déjà sorti de la charrette et salua le paysan, puis disparu dans la nuit sombre.

Le paysan se coucha... Puis, après quelques heures de sommeil, à l'aube le paysan vit une autre charrette mieux équipée que la sienne. "Cela doit être un chevalier du roi qui a du être envoyé pour rapporter l'animal, j'aurais du m'en douter." Pensa le paysan. L'aube se levait et tout à coup, le paysan entendit un petit sifflement et vit un carreau d'arbalète planté dans le sable.
- Mais il est fou ! Il me tire dessus ! S'exclama le paysan. Puis un autre carreau s'abattit sur sa tente. Il se dit qu'il avait bien fait de rembourser sa tente.
C'était l'heure de déjeuner, alors le paysan décida de manger puisque dans sa tente il ne craignait rien. Mais avant de s'y engouffrer, il vit que la charrette de l'autre, qui continuait à avancer, était en flamme, et que son cheval avait disparu. Le garde du roi avait brûlé dans la charrette ! Il se souvint alors de ce que le chat lui avait dit : "La boite te transportera là où tu veux à condition que tu sois à l'intérieur du bouclier..."
En se rappelant de ce que le chat lui avait dit, il arrêta la charrette et descendit sur le sable. Il faisait un soleil de plomb et en essuyant les perles qui ruisselaient sur son front, il prit une poignée de sable brûlant qu'il jeta sur le bouclier invisible qui devait se trouver sans doute devant lui... Et le sable s'enflamma ! Tout devint clair pour le paysan :
Le bouclier dont avait parlé le chat était un bouclier invisible qui protégeait la montagne de verre et ses alentours où se trouvait cet animal merveilleux, et qui ne laissait passer que les animaux. Aussi, le chat lui avait donné une petite clef en or qui devait sans doute ouvrir une porte sur le bouclier... Mais où était la serrure ??? Le paysan se dit alors qu'il suffisait d'en faire le tour pour la voir.




Il fit le tour mais il ne vit pas de porte, juste la montagne de verre sous tous ses angles. Le soleil était au plus haut et reflétait sur la montagne ce qui éblouissait le paysan.
Comme il ne voyait pas la porte, il arrêta la charrette et se dit qu'en fait, il n'y avait qu'à mettre la clef dans le bouclier. Le paysan le fit et il entendit un bruit sourd indescriptible. Puis, pour s'assurer qu'il avait bien ouvert une porte, il lança une grosse poignée de sable qui ne s'enflamma pas. Il remonta donc dans sa charrette et remit le boeuf en marche. Tout à coup, le paysage se changea en une belle prairie d'herbe fraîche avec un lac rempli d'animaux qui barbotaient dedans. Il vit aussi une forêt d'où sortaient des animaux. Tous ces animaux avaient l'air très heureux ici, et le climat était frais. Il vit au centre de la prairie la montagne de verre qui semblait surgir du sol ; au sommet trônait un jardin rempli d'arbres et de fleurs.

Le paysan se dit qu'alors le bouclier donnait aussi une fausse image du paysage lorsqu'on était hors du bouclier. Il entendit un bruit sourd comme si la porte s'était refermée.
- Mais comment vais-je faire pour aller là-bas, au pied de la montagne ? En effet, la montagne était sur un îlot entouré d'eau. Puis il pensa à la boite, il la prit et essaya de l'ouvrir : Il réussit à l'entrebâiller mais " OUAIIEEE ! ! ! " Il se pinça le pouce car la boite se referma sur son pouce. En poussant ce cri, il fit partir tous les oiseaux qui s'abreuvaient dans le lac et les autres animaux courraient dans tous les sens puis se cachaient dans la forêt. Puis il entendit une voix rauque qui semblait provenir de derrière la charrette : - Idiot, tu as fait raté mon coup, à cause de toi je n'aurais pas mon festin ! ! !

Le paysan sortit de la charrette et vit un chien tout noir au ventre recouvert de poil rouge orangé qui était fou de rage et qui montrait ses dents. Ses yeux rouges, ardents semblaient transpercer le paysan qui eut un frisson qui parcourut sa colonne vertébrale.
- Qui... qui êtes vous ? - Je suis Méchantchien la terreur des animaux ? Et si tu te moques de mon nom, je te dévore. Mais je crois que tu as fais fuir les animaux, c'est toi que je vais dévorer ! - Ah..ah ne me touche p..pas, dit le paysan d'un ton fébrile. Et en un instant le chien lui mordit profondément le bras mais " KCHISSS ! ! ! " - Kaïïïïï !?! C'était le chat qui était intervenu avant que le Méchantchien ne dévore le paysan. - Ah... j... je meurs, dit le paysan tout frissonnant. - Mais non, mais non, tu ne meurs pas, ce n'est qu'une petite blessure, je vais arranger ça, dit une voix familière. - C'est toi le chat ? On dirait que tu as fait une belle frousse à ce chien. Il est parti en courant la queue entre les pattes, dit le paysan. Il vit le chat apparaître avec un flacon dans sa gueule et en versa un peu sur sa blessure. Le paysan vit sa blessure disparaître... - Qu'est-ce que c'est ? - C'est juste de l'eau du lac où s'abreuvent les oiseaux " dit le chat en lui faisant signe de prendre un objet, une dague, qu'il poussa avec sa patte. Le chat lui expliqua aussi qu'elle pouvait faire disparaître Méchantchien... - Bon, maintenant que tu as la dague, va manger le chien, dit le chat. Et le paysan sauta de la charrette et vit que le chien était à l'affût au bord du lac. - Toutou... petit chienchien... petit petit, cria le paysan et le chien cria à son tour avec rage : - Grrrr... encore toi ? Cette fois ci s'en est fini ! Et le chien chargeât le paysan... Le paysan ne savait pas manier les armes, mais les lancer ça oui, alors il le fit et d'un tir très bien assuré... Incroyable se dit le paysan car "PLUC" le chien explosa en de milliers de cendres ardentes.
Le paysan reprit la dague qui avait traversé le chien sans une trace de sang, puis il se retourna vers le chat toujours assis sur la banquette du conducteur et qui avait assisté au spectacle comme sur une estrade pour regarder les théâtres de plein air. Puis le paysan dit :

- Euh... tu ne me l'as pas dit comment marche ce machin là ... euh... le transporteur.
- Mince c'est vrai, j'ai oublié de te le dire : c'est simple, il suffit de dire l'endroit où tu veux aller, mais juste à l'intérieur du bouclier bien évidemment. - Merci, je vais essayer cette boite. Mais lorsqu'il se retourna le chat n'était plus là ! - Impossible d'avoir une discussion avec lui. Mais enfin je vais essayer cette boite. 





- Il essaya déjà un endroit assez loin :
- Hum... au bord du lac. Mais une voix couinante sortit de la boite : - Indiquez un endroit précis ! - Vers les joncs là-bas. - Avec qui ou quoi ? - Avec. ( il réfléchit ) - euh... avec mon boeuf, ma charrette et tout ce qu'elle contient enfin.. euh tout ce que je possède. - Quand ? - Grrr, mais TOUT DE SUITE ! ! !
Et instantanément la boite s'ouvrit en laissant apparaître une autre pyramide en cristal bleu qui éclata en poussière bleue, ce qui brouilla la vue du paysan , et en se retirant, le paysan vit qu'il était au bord du lac. Mais comme il avait dit " tout ce que je possède ", il était bien avec sa charrette, son boeuf et tout, mais il y avait aussi son talus de pierre, son potager dessus, sa maison aussi, et même son ponton qui faisait office de ponton d'amarrage car il avait les pieds dans l'eau du lac.
Et comme celle-ci était magique le ponton se transforma en un ponton poncé et ciré avec des anneaux. Le talus de pierre se transforma en en une jolie dune de sable bordée de sapin et le jardin se transforma en magnifique jardin avec un coin rempli de fleurs de toutes sortes, avec des allées et des dalles de marbre rose, puis des légumes de toutes sortes et douze arbres fruitiers. Enfin, la maison devint un vrai palace sur plusieurs étages dont une terrasse pour déjeuner et, une cloche de verre qui abritait un jardin avec beaucoup d'outils et de produits (sans doute magiques) pour croiser les végétaux.

Le paysan s'était assis par terre à cause de son bonheur. Il se releva, ouvrit le portail, et entra dans sa maison. Il vit que le rez-de-chaussée était une grande salle avec un plancher tellement bien ciré qu'il faillit tomber. Une grande table était dressée au milieu et débordante de convives. Puis un serveur entra et dit :
- Bonjour Monsieur, je suis votre serviteur : cuisinier, masseur, entraîneur, jardinier, ... enfin je fais tout. Puis-je vous faire une visite des lieux. - Bon...bonjour j... je veux bien visiter. - Tant mieux sinon vous risqueriez de vous perdre.
Le paysan suivit le serviteur qui monta par un escalier en colimaçon... Et à la fin de la montée, le serveur ouvrit une porte et un vestiaire se présenta derrière la porte. Le guide dit au paysan de se déshabiller et de prendre une serviette et il ouvrit une autre porte qui menait maintenant à des thermes immenses : bains chauds ou froids, plongeoir, et sauna.

Le serviteur lui dit :
- Si Monsieur veut bien prendre un bain. - Je n'ai pas le temps de faire la visite des lieux, je dois... Mais le serviteur lui coupa la parole. - Je suis au courant de votre quête. Vos problèmes sont finis, j'ai réglé vos dettes. - Ah, mais je n'avais pas assez de sous ! - Je sais, c'est pour ça que j'ai demandé à un animal de la faire à votre place. - Ah ! Oui, il vous attend dans le jardin. - Il attend dans... le jardin ! Et il descendit dans le jardin et le serviteur laissa le paysan. Le paysan demanda : - Une dernière chose : où se trouve l'animal et, votre nom, c'est comment ? - Il est au fond du jardin à coté de la fontaine, je m'appelle Faitou. - Merci. Et le paysan alla au fond du jardin et quand il arriva près de la fontaine, le paysan sursauta : - Ah ! C'est toi Zic-Zac l'animal merveilleux ? - Oui c'est moi et je préfère que tu m'appelles le chat. Tu te demandes pourquoi je t'ai aidé ? Car dès que j'ai su que tu avais une intention déterminée : payer tes dettes, alors que d'habitude les gens veulent le pouvoir et la richesse. Et qu'en plus tu aimais les chats ! Et les animaux. Dorénavant ce petit paradis t'appartient ! - Merci, dit le paysan en portant le chat, entre ses bras. Tu seras mon animal de compagnie. Je vais demander à Faitou de mettre un couvert de plus et après on jouera à ton jeu favori : les ENIGMES.
Et ils vécurent heureux pendant des milliers années (compte tenu des produits magiques qui rallongent la durée de la vie ).






vendredi 29 juillet 2011

Baba-Yaga





Dans un village de la campagne russe vivait une petite fille qui n'avait plus de maman. Son père se remaria, mais il choisit une méchante femme. Elle détestait la petite fille et la traitait mal. « Comment faire pour me débarrasser de cette enfant ? » songeait la marâtre. Un jour que son mari s'était rendu au marché vendre du blé, elle dit à la petite fille : « Va chez ma sœur, ta gentille tante, et demande-lui une aiguille et du fil pour te coudre une chemise. »
La petite fille mit son joli fichu rouge et partit. En route, elle se dit, comme elle était maligne : « J'irai d'abord demander conseil à ma vraie gentille tante, la sœur de ma vraie maman. » Sa tante la reçut avec bonté.
« Tante, dit la petite fille, la nouvelle femme de papa m'a envoyée chez sa sœur lui demander une aiguille et du fil pour me coudre une chemise. Mais d'abord, je suis venue te demander, à toi, un bon conseil.
– Tu as eu raison. La sœur de ta marâtre n'est autre que Baba-Yaga, la cruelle ogresse ! Mais écoute-moi : il y a dans son jardin un bouleau qui voudra te fouetter les yeux avec ses branches, noue un ruban autour de son tronc. Tu verras une grosse barrière qui grince et qui voudra se refermer toute seule, mets de l'huile sur ses gonds. Des chiens voudront te dévorer, jette-leur du pain. Enfin, tu verras un chat qui te crèverait les yeux, donne-lui un bout de jambon.
– Merci bien, ma tante » répondit la petite fille.

Elle marcha longtemps, puis arriva enfin à la maison de Baba-Yaga. Baba-Yaga était en train de tisser. « Bonjour ma tante.
– Bonjour, ma nièce.
– Ma mère m'envoie te demander une aiguille et du fil pour qu'elle me couse une chemise.
– Bon, je m'en vais te chercher une aiguille bien droite et du fil bien blanc. En attendant, assieds-toi à ma place et tisse. »
La petite fille se mit au métier. Elle était bien contente.

Soudain, elle entendit Baba-Yaga dire à sa servante dans la cour : « Chauffe le bain et lave ma nièce soigneusement. Je veux la manger au dîner. »
La petite fille trembla de peur. Elle vit la servante entrer et apporter des bûches, des fagots et des seaux pleins d'eau. Alors elle s'efforça de prendre une voix aimable et gaie, et elle dit à la servante : « Hé, ma bonne, fends moins de bois, et pour apporter l'eau, sers-toi plutôt d'une passoire ! » Et elle lui donna son joli fichu rouge.
La petite fille regarda tout autour d'elle. Un feu vif et clair commençait à flamber dans la cheminée, l'eau se mettait à chanter dans le chaudron, et bien que ce fût une eau d'ogresse, elle chantait une jolie chanson.
Mais Baba-Yaga s'impatientait. De la cour, elle demanda : « Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ?
– Je tisse, ma tante, je tisse. »

Sans faire de bruit, la petite fille se leva, alla à la porte… Mais le chat était là, maigre, noir, effrayant ! De ses yeux verts il regarda les yeux bleus de la petite fille. Et déjà il sortait ses griffes pour les lui crever. Mais elle lui donna un morceau de jambon et lui demanda doucement : « Dis-moi, je t'en prie, comment je peux échapper à Baba-Yaga ? »
Le chat mangea d'abord tout le morceau de jambon, puis il lissa ses moustaches et répondit : « Prends ce peigne et cette serviette, et sauve-toi. Baba-Yaga va te poursuivre. Colle l'oreille contre la terre, si tu l'entends approcher, jette la serviette, et tu verras ! Si elle te poursuit toujours, colle encore l'oreille contre la terre, et quand tu l'entendras sur la route, jette le peigne, et tu verras ! »
La petite fille remercia le chat, prit la serviette et le peigne, et s'enfuit.
Mais à peine sortie de la maison, elle vit deux chiens encore plus maigres que le chat, tout prêts à la dévorer. Elle leur jeta du pain tendre, et ils ne lui firent aucun mal.




Ensuite, c'est la grosse barrière qui grinça et qui voulut se refermer pour l'empêcher de sortir de l'enclos. Mais comme sa tante le lui avait dit, elle lui versa toute une burette d'huile sur les gonds, et la barrière s'ouvrit largement pour la laisser passer. Sur le chemin, le bouleau siffla et s'agita pour lui fouetter les yeux. Mais elle noua un ruban rouge à son tronc, et le bouleau la salua et lui montra le chemin. Elle courut, elle courut, elle courut. Pendant ce temps, le chat s'était mis à tisser. De la cour, Baba-Yaga demanda encore une fois : « Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ?
– Je tisse, ma vieille tante, je tisse, répondit le chat d'une grosse voix. »
Furieuse, Baba-Yaga se précipita dans la maison. Plus de petite fille ! Elle rossa le chat et cria : « Pourquoi ne lui as-tu pas crevé les yeux, traître ?
– Eh ! dit le chat. Voilà longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais donné le plus petit os, tandis qu'elle m'a donné du jambon ! »
Baba-Yaga rossa les chiens. « Eh ! dirent les chiens. Voilà longtemps que nous sommes à ton service, et nous as-tu seulement jeté une vieille croûte ? Tandis qu'elle nous a donné du pain tendre ! »
Baba-Yaga secoua la barrière. « Eh ! dit la barrière. Voilà longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais mis une seule goutte d'huile sur les gonds, tandis qu'elle m'en a versé une pleine burette ! »
Baba-Yaga s'en prit au bouleau. « Eh ! dit le bouleau. Voilà longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais décoré d'un fil, tandis qu'elle m'a paré d'un beau ruban de soie !
– Et moi, dit la servante, à qui pourtant on ne demandait rien, et moi, depuis le temps que je suis à ton service, je n'ai jamais reçu de toi ne serait-ce qu'une loque, tandis qu'elle m'a fait cadeau d'un joli fichu rouge !
Baba-Yaga siffla son mortier, qui arriva ventre à terre, et elle sauta dedans. Jouant du pilon et effaçant ses traces avec son balai, elle s'élança à la poursuite de la petite fille, à travers la campagne.
La petite fille colla son oreille contre la terre : elle entendit que Baba-Yaga approchait. Alors elle jeta la serviette qui se transforma en une large rivière ! Baba-Yaga fut bien obligée de s'arrêter.
Elle grinça des dents, roula des yeux jaunes, courut à sa maison, fit sortir ses trois bœufs de l'étable et les amena près de la rivière. Et les bœufs burent toute l'eau jusqu'à la dernière goutte. Alors Baba-Yaga reprit sa poursuite.

La petite fille était loin. Elle colla l'oreille contre la terre. Elle entendit le pilon sur la route. Elle jeta le peigne qui se changea en une forêt touffue ! Baba-Yaga essaya d'y entrer, de scier les arbres avec ses dents. Impossible ! La petite fille écouta : plus rien. Elle n'entendit que le vent qui soufflait entre les sapins verts et noirs de la forêt. Pourtant elle continua de courir très vite parce qu'il commençait à faire nuit, et elle pensait : « Mon papa doit me croire perdue. »
Le vieux paysan, de retour du marché, avait demandé à sa femme : « Où est la petite ?
– Qui le sait ! avait répondu la marâtre. Voilà des heures que je l'ai envoyée faire une commission chez sa tante. » Enfin, la petite fille, les joues toutes rouges d'avoir couru, arriva chez son père. Il lui demanda :
« D'où viens-tu, ma petite ?
– Ah ! dit-elle. Petit père, ma mère m'a envoyée chez ma tante chercher une aiguille et du fil pour me coudre une chemise, mais ma tante, figure-toi que c'est Baba-Yaga, la cruelle ogresse ! »
Et elle raconta toute son histoire. Le vieil homme était très en colère. Il roua de coups la marâtre et la chassa de sa maison en lui ordonnant de ne plus jamais revenir.

Depuis ce temps, la petite fille et son père vivent en paix. Je suis passée dans leur village, ils m'ont invitée à leur table, le repas était très bon et tout le monde était content.







jeudi 28 juillet 2011

La légende des fées du vent




En ce temps-là, au bon royaume d' Arradeann,vivait un roi juste et bon:le roi Darral.
La vie était prospère et le bon peuple heureux.
Le roi Darral n'avait pas d'enfants.Malheureusement,la plus belle,la plus douce,la plus gracieuse des reines:Maeva la Grande,n'avait jamais pu lui donner d'héritier.La reine était une dame des chevaux qui savait leur parler,calmant de sa voix douce et claire,le plus fougueux des étalons.
La jument de la reine baptisée "Bélisama" avait la robe du soleil et des crins d'or soyeux.Nul n'avait jamais vu pareille monture.La grande reine parcourait les forets et les terres du royaume,apportant réconfort et bienveillance à tous ceux qui s'approchaient d'elle en criant:"Voilà notre reine!vive la reine!"

Un matin,vetue d' u long manteau de velours vert sombre bordé de fleurs colorées,la reine se rendit à la source d'eau pure,là-bas,très loin au fond de la foret,pour s'y baigner nue,en toute quiétude.Elle aimait la douceur de cette eau fraiche au contact de son corps après une longue chevauchée en solitaire.
Elle y rencontra un drole de petit vieux tout ridé qui pleurait à chaudes larmes.
"Pourquoi ces pleurs,petit homme?"demanda la reine.
"Mon gentil compagnon,le poney grisemine se meurt,majesté,il est aussi vieux que moi,mais sans lui,je ne pourrai plus vivre ...oh!non"

Et de grosses larmes roulèrent dans la source,se transformant en petites perles de nacre.
La reine Maeva comprit très vite que le petit vieux n'était pas n'importe qui
"Bien!Montre-moi ton ami et je pourrai peut-etre le soigner"
"Votre majesté est trop bonne,pour un pauvre vieil homme comme moi..."

La reine suivit le petit vieux,dont les longs cheveux blancs glissaient derrière lui sur la mousse.Sa barbe,tout aussi longue retombait sur ses genoux.
Soudain,dans la clairière,un éclat de soleil illumina le front ridé du vieillard et il se transforma en un poney tout blanc.
"Je suis le Maitre des chevaux,mais,comme je vous l'ai annoncé,je vais quitter la terre ou mon temps est révolu,pour retourner dans mon royaume...Alors,écoute bien:si tu parviens à retrouver une perle dans la fontaine et que tu la portes sur ton ventre,fais vite un voeu,il te sera exaucé.Ecoute moi bien,Dame Maeva,car c'est ta toute dernière chance!"
Et il disparut dans le reflet des derniers rayons du soleil.

Le coeur battant,la reine se remit en selle et fila vers la source.Elle savait d'avance,quel voeu elle ferait,si elle parvenait à retrouver une larme du Maitre des chevaux.
La tache était ardue et la Quete frénétique.L'eau était peu profonde,mais les pierres,glacées et glissantes,avec de longues algues bleutées très touffues.Les longs doigts fin et blancs de la reine saignaient...mais elle ne trouvait aucune perle.Déçue,elle se décida à sortir de l'eau et son pied nu heurta une grosse pierre verte.Une truite argentée bondit et se retrouva suffocante sur l'herbe.La reine la saisit très vite pour la remettre dans l'eau et une perle nacrée s'échappa de la bouche du poisson,et roula dans le creux de la main de la reine.
Un immense éclair zébra le ciel,soudain devenu plus noir que la nuit.
Alors,la reine s'écria:"Donnez-moi un enfant!donnez-moi un enfant!s'il vous plait!"Elle plaça la perle au creux de son nombril puis rentra,telle une furie au chateau,ou elle ne dit mot au roi de ce qui lui était arrivé.

9mois plus tard,elle mit au monde une toute petite fille,mourant en lui donnant le jour.
L'orage grondait dehors et les loups hurlaient,le vent sifflant faisait grincer et claquer portes et volets de la chambre mortuaire de la reine Maeva.
La pluie tombait et son chant rythmé résonnait comme un tambour macabre dans les sombres salles du chateau.
"Ah!chatiée sois-yu,reine maudite!Tu as volé la perle d'une Ondine...Ta fille s'appellera princesse du vent.Mais sois quand-meme accueillie dans la paix et la jeunesse éternelles car toujours,tu as voulu le bien de ton peuple!"
Le roi Darral était désespéré.Ses conseillers pensèrent qu'il perdait l'esprit.Il restait égaré et livide ,son coeur s'aigrit.Il ne regardait jamais sa fille.Il ne la vit pas grandir.

La princesse devint sauvage.Mais Belisama mit au monde un poulain doré la meme nuit que la reine.Eoline fut nourrie avec son lait.Le frère de lait de le princesse fut baptisé Eole:fils du vent et du soleil...

La petite sauvageonne laissa vite la place à une jeune fée d'une très grande beauté,avec de très longs cheveux roux,mais dotée d'un solide tempérament et d'un carractère aussi ombrageux qu'Eole.Elle maniait l'épée comme un jeune damoiseau.

Lorsqu'elle atteignit son 16eme anniversaire,le roi la fit appeler et lui parla en ces mots:"Eoline,fée du vent,ma fille,j'ai décidé de vous marier!"
"Me marier?Mais,je ne connais point d'autre homme que vous,mon père!"
"Vous devenez trop capricieuse,trop sauvage,trop rebelle.Voici venu le temps pour vou de prendre epoux et...de vous calmer..."
"Non,père!"
"Ah!vous ne ressemblez point à votre défunte mère,vous etes...un cheval oui...un cheval sauvage!Mais l'homme que je vous ai choisi saura bien vous mater,vous...calmer et me donner un petit fils..."
"Qui est-ce?"






"Un prince!Jocelyn Le Guenn de Gwennach!"
"Mais je n'en veux point,c'est un homme cruel,sans pitié et qui tue les loups qui sont mes amis..."
"Allez préparer vos affaires et dites au revoir à Eole,il sera remis en liberté sur la lande de ses ancetres.Un bateau viendra vous quérir,dès demain matin.Telle est ma volonté...Obéissez!"
"Mais,je ne veux point,père!Ne puis-je point demeurer auprés de vous et vous aider à diriger les affaires du royaume?"
Le roi eut un grand rire amusé et sonore
"Diriger le royaume?Vous n'en n'etes point capable,petite sotte!Et puis,vous etes maudite à cause de la perle de l'ondine.Allez,ma fille,vous etes une fée,après tout je veux bien etre clément et vous laisser Belisama,peut-etre cela adoucira t il votre peine.

Belisama était vieille,mais elle se laissa charger à bord de la nef avec toutes les malles et les affaire de la princesse.
La nef navigua 3jours et 3 nuits.Une grande escorte de chevaliers en armes attendaient la jeune fée...

"Bien le bonjour damoiselle Eoline.Avez-vous fait bon voyage?Le prince vous attend,bienvenue au royaume de Gwennach!
Une foule aussi colorée qu'animée acclamait la jolie fiancée à l'aentrée du chateau.
Mais les bois semblaient sombres et le climat humide.La terre avait une teinte rougeatre quelque peu étrange.Avec des reflets quelque peu obsédants.
Le prince Jocelyn Le Guenn De Gwennach tomba fou amoureux de la princesse dès qu'il l'aperçut,montée sur un cheval blanc suivi de la gente jument royale.
La fée du vent lui plaisait,bien que quelque chose le dérangeat sans qu'il sache vraiment ce que c'était.Eoline se détournait de son regard,restant des heures dans sa chambre,somptueusement décorée,refusant de se montrer.
Le prince éperdu,fou de désir,ne sachant pas que faire pour apprivoiser sa trop belle fiancée,déposait mille présents tous plus beaux et plus précieux les uns que les autres...dont elle ne voulait pas.
Alors,il s'en allait tuer des loups dont il ramenait les peaux pour couvrir sa couche.Il reçut pous surnom:Jocelyn Le Guenn le loup noir.Eoline attendait que tout le chateau soit plongé dans le sommeil et descendait aux écuries pour parler à Belisama,lui confiant ses secrets de femme,ses peurs de l'homme et la vieille jument maigre lui rendait ses caresses,la poussant de la tete.Le prince disait:"Eoline,ma mie,je vous en conjure,faites moi au moins l'honneur d'assister aux fetes et aux banquets que je donne en votre honneur.Madame,voulez-vous me rendre fou?"
La princesse restait de marbre.

Une nuit,elle ne retrouva pas sa vieille nourrice.
En larmes,elle appela le prince:"La jument de ma mère...Ou est-elle?ou l'avez-vous mise?"
"Je vous répondrai quand vous consentirez enfin à me parler..."
"Soit,je vais vous parler..."
Elle le laissa entrer et le prince l'invita à s'asseoir auprès de lui.Il était beau...
"La jument de votre mère est morte hier après-midi,vous étiez endormie dans votr tour d'argent...vous n'avez rien compris.Je vais vous offrir un cheval digne de vous afin de vous consoler.Je sais combien vous l'aimiez,vous voyez bien que je ne vous veux aucun mal..."
"Maudit,soyez-vous,vous avez tué la jument qui m'a nourrie,mon cheval s'appelle "Eole",il vit dans mon pays,et bientot,j'irai le rejoindre!Allez-vous en de ma chambre!"
"Cessez vos caprices,fée des vents!j'ai passé l'age des gamineries,dormez,mais dormez bien..."
Eoline,hors d'elle claqua la porte se coucha et s'endormit ,bercée par le chant d'une harpe.

Le lendemain matin,la cour centrale du chateau de Gwennach résonnait de furieux hennissements semblables à ceux d'Eole.Elle se leva très vite et regarda par la fenetre.Elle se raidit à la vue d'un étalon noir magnifique maintenu par 3hommes.Le prince,tout vetu de noir,tenait dans sa main gantée de cuir ,la bride de l'animal,se tenant bien droit sur le dos d'un énorme destrier,hurlant le nom de la princesse.

"Et bien, venez,ma mie,on vous dit plus jument que femme!Voyons si vous serez capable de calmer le plus terrible étalon que la terre puisse porter,si vous y parvenez,non seulement,je vous aimerai encore plus,mais il sera votre cadeau de mariage;digne d'une fée!meme ...maudite!Je prépare nos épousailles pour demain,j'ai fait venir l'évèque,que vous le vouliez ou non!Ma patience a des limites et je n'apprécie pas qu'une petite peste stupide fasse la loi chez moi."Eoline aurait voulu appeler à l'aide toutes les fées d'Arradeann,mais elles étaient si loin...Aussi loin que s'étendaient les marais gluants et les sables mouvants du pays de Gwennach.

Eoline,glaciale,hautaine,les cheveux défaits,vetue du long manteau de velours vert brodé de sa mère,en pleine conscience et confiante en ses dons ,se mit souplement en selle sur le bouillant pur-sang.
"Et bien moi,monseigneur,je vous mets au défi de me rejoindre .Et si vous etes capable de m'aimer assez pour y arriver,je vous épouserai et je serai à vous cette nuit..."
Elle s'élança en un galop furieux rapide comme le vent qui la poussait tout droit vers les bois .
Derrière elle,éperonnant sa lourde monture,Jocelyn l'appelait.Mais déjà en pleine communion avec le diabolique étalon noir,elle devenait le vent.

L'étalon des sables filait vers des marais poisseux et la princesse ivre de bonheur et de liberté ne faisait plus qu'un avec lui en épousailles... malgré les appels déchirés de l'homme-loup qui tentaient de la ramener.
Elle ne connaissait ni les pièges des forets ensorcelées de Gwennach,encore moins ses vases visqueuses et ses terres glissantes...

Un léger rayon de soleil balaya son beau visage...ses longs cheveu roux se mélangèrent aux longs crins noirs de l'étalon .Une douce chaleur moite envahit son corps dans un plaisir sans fin et on ne vit plus ni de cheval noir fou,ni de fée du vent.Eoline disparut,avec le regard de Belisama et de son frère Eole dans les yeux...Jamais,on ne les retrouva.

Jocelyn fut tué lors d'un sanglant combat contre un loup ,son corps repose dans le tourment,là ou son épée s'est fichée dans l'argile

Le chateau tomba en ruines. et un grand saule poussa là ou la fée du vent avait disparu.On dit qu'un grand loup noir vient pleurer chaque nuit sous ses branches...et qu'une petite jument farouche à la robe d'argile arpente collines et forets.Jamais personne n'a réussi à l'approcher...

On dit aussi que chaque matin une licorne vient danser sous le saule

Je ne l'ai pas encore vue...Et vous?